J’ai un feu brûlant dans ma poitrine après le stage.
Pendant ce cycle, je suis passée par tous les états possibles, de la peur profonde à pure volonté mais impuissance mais aussi colère comme joie : la volonté pure quand je souhaite que la jupe tourne et qu’elle me parait tellement lourde ; la peur profonde quand je suis confronté à aller dans une unique direction ; colère contre cette jupe qui ne veut toujours pas tourner et qui me déconcentre ; la joie de ne plus être, de n’être qu’axe Terre-Ciel, de cette liberté ; l’abandon dans la chute.
Quand je quitte mon chemin ou que je refuse celui-ci ou que je vais trop loin, au-delà de mes limites, le feu m’a toujours brûlée à un niveau physique (chutes, burn out, ampoules sur-infectées). Cela me fait du bien de vivre le feu dans un cadre où je peux m’abandonner complètement en « sécurité » pour aller plus loin. Quelle joie de retrouver une communauté de danseurs de la vie et de partager cette Joie dans la danse ! Je sens que cela va aussi vraiment enrichir ma pratique personnelle. Cela me donne envie d’aller plus loin dans le chemin de la danse mais je ne sais pas encore comment et où.
Ma vie a déjà changé.
Je tourne toutes les nuits en rêve.
Ce que je vis chaque jour depuis que je suis rentrée est indicible. Simplement, tout est plus fort, plus vivant, plus intense, la joie est partout même dans le désert. Je sens que je pourrais marcher des jours dans le désert sans que ce feu s’éteigne. D’autres fois, je me sens comme un pèlerin assoiffé, fiévreux, en quête de quelque chose que j’ai goûté et que je sais là mais ne peux atteindre. Encore d’autres fois, j’ai envie de partager ce que je vis au monde entier et que le monde entier vive cette joie et cet amour mais seules quelques ami(e)s peuvent m’entendre.
Je sens que mon chemin prend une direction nouvelle et encore inconnue mais essentielle.J’ai une stabilité en moi, une forme de détermination, une force et solidité (qui était là, enfant) que je pensais ne plus jamais retrouver. Elle permet de choisir où je vais en refusant tout choix fait pour les autres, le seul choix qui existe est celui qui fait briller mon soleil.Je te remercie pour ta présence. Pour la première fois, j’ai vécu en moi la présence du maître : je m’abandonne complètement au maître et à son amour pour faire le pas que je ne pourrais pas faire sans lui. Une fois ce pas fait, je ne suis plus pour Etre encore plus. Une fois révélée, je tourne à nouveau.De chaque chute, j’en ressortais plus confiante, plus assoiffée, plus à l’écoute. Je m’offrais encore plus à l’expérience.
J’ai aussi appris et sentis la différence entre sautiller et l’appui des pieds qui permettent de trouver l’axe Terre-Ciel. Chaque pas est martelé par la musique qui me guide et me soutient. Cet appui permet la verticalité et l’équilibre. Sans lui, je vacille. C’est mon axe de gravité. Quand je tourne, cet axe se mêle à celui de la Terre. Quand je tourne, je suis incroyablement présente, – même si mon mental n’a plus d’accroche et a dû s’effacer pour que le vertige disparaisse – entièrement à l’écoute du corps et de cet axe et de la musique. Je suis contenue et rassemblée par cette écoute dans l’espace extérieur où je tournoie et dans mon corps : je suis alors une et rien à la fois. Les gestes sont encore pour moi mystérieux, je sens leurs différences et comment ils résonnent avec mon cœur. Mais je ne prends pas encore assez le temps de goûter les changements au ralenti, en lien avec le cœur.
J’ai tourné face au soleil le jour de Noël, les pieds dans l’herbe humide ; j’ai tourné à Nouvel An pendant une célébration avec des amis chers à mon cœur.
Grande Joie de vous retrouver.