Cette danse est une pratique spirituelle, qui porte le nom de Samâ ( ou Sema) signifiant « audition spirituelle » en lien avec le soufisme.
On connait cette danse tournante également sous le nom de « Derviches Tourneurs ».
La danse des derviches tourneurs correspond à un courant précis, celui des soufis Mevlevis.
Rana Gorgani ne cherche pas à reproduire la danse très codifiée et chorégraphiée de la cérémonies des derviches tourneurs de Turquie.
Elle s’appuie sur l’essence de la communion avec le Cosmos et avec le divin intérieur. Il ne s’agit en aucun cas d’une reproduction d’un courant mystique.
C’est un espace de liberté totale, une recherche de plénitude, une expérience personnelle et intime à travers la technique des tours giratoires.
Le danseur tourne comme la terre tourne autour du soleil, il est alors en osmose avec l’univers en suivant la rotation du mouvement des planètes, il tourne du côté gauche, du côté du cœur.
La réponse à cette question se trouve dans le Samâ ou « audition spirituelle » et seul celui qui tourne détient la réponse.
Pour connaitre les mystères et les secrets de cette danse, il faut vouloir soi-même tenter l’expérience, comme un voyage qui ne peut-être vécu sans un départ…
La sensation de vertige est naturelle. C’est un élément essentiel à l’apprentissage de la danse soufie car par cette sensation de vertige ou de nausée le danseur prépare son corps à l’état d’extase, appelé ivresse mystique. Ces sensations peuvent être plus ou moins fortes d’une personne à l’autre.
La persévérance et le dépassement de soi font partie des étapes à parcourir pour tenter de rejoindre cette voie spirituelle où l’esprit et le corps s’abandonnent pour une libération de l’âme.
Avec le temps, le danseur acquiert une maîtrise de son corps et la sensation de vertige ou nausée disparaît pour laisser place à une sensation de plénitude.
La longue jupe, le plus souvent de couleur blanche, symbole de pureté, permet de mettre en valeur le mouvement circulaire du danseur, elle s’ouvre dans le mouvement circulaire.
La danse soufie est la danse des âmes et révèle l’énergie spirituelle. Cette énergie ne peut se voir à l’oeil nu car elle est insaisissable et sa couleur n’est autre qu’une lumière incolore, pure et transparente comme un miroir à travers lequel le monde se reflète.
Voilà pourquoi les mouvements de vagues infinies de la jupe permettent de révéler la présence de l’âme qui, telle une aura, enveloppe le corps et l’inonde comme le soleil qui offre sa lumière à la terre, source de vie sans laquelle nous ne pourrions exister.
La musique soufie est répétitive, souvent construite autour de Zekr (ou Zikr) désigne à la fois le souvenir et la pratique qui ravive ce souvenir. Les rythmes rappellent le battement du cœur et les boucles musicales mènent au Samâ et à l’ivresse mystique.
Oui, il faut être croyant. Il faut croire en l’amour.
L’amour de soi et des autres. Croire en nous avant tout et accepter de suivre cette voie, parfois semée d’embûches, de déception, de découragement mais aussi de rêves accomplis et d’espoir.
Le reste est sans importance, car à travers cette danse j’offre la possibilité à celui qui me regarde de se voir comme le reflet d’un miroir… Je suis moi et un tout à la fois. C’est une écoute entre soi et les autres…
Il n’est pas nécessaire d’avoir déjà pratiqué de la danse. Chacun peut apprendre et maîtriser les techniques du tour tout en respectant son propre rythme et ses dispositions. Avec le temps et la pratique le danseur améliore la puissance et la vitesse de ses tours, il repousse ses propres limites…
Aucune limite d’âge.
La danse soufie est une danse instinctive. D’ailleurs, on peut remarquer que souvent les enfants se mettent à tourner spontanément et prennent plaisir à cette sensation de vertige.
Malheureusement en grandissant nous perdons cette spontanéité et cet élan. C’est pourquoi cette danse, telle une quête, nous ramène aux sensations de l’être qui furent niées au fil des années et du parcours de vie de chaque être humain.