Née en Allemagne d’une mère iranienne et d’un père kurde, Rana grandit en France, où elle vit aujourd’hui. La musique est sa première rencontre avec la spiritualité soufie, alors qu’elle joue du daf, ce tambour sur cadre sacré d’origine kurde. Le soufisme devient alors le fil rouge de sa vie et sa source d’inspiration. Ce rapport à la spiritualité n’est pas seulement une histoire d’origine : que ce soit par la pratique ou par l’intellect, Rana ne consacre sa vie qu’à cet unique sujet.

Si l’artiste intègre une confrérie soufie dès son adolescence, c’est seulement en 2017 qu’elle commence à l’emmener sur la scène artistique. Les soufis ne disent-ils pas « Un fou ne se sait pas fou, un sage ne se dit pas sage, et un soufi ne dit pas qu’il est soufi  » ? Le soufisme n’alimente pas seulement la pensée de Rana, il nourrit son art tout comme son enseignement. Sur scène, pendant ses représentations, la danse de Rana est une spirale ascendante ininterrompue, un mouvement qui semble véritablement mener au divin. Dans sa pédagogie, la spiritualité est présente, la danse soufie ne pouvant être comprise hors de son contexte. Les personnes viennent du monde entier pour goûter à cette authenticité.

« Dans la danse soufie, c’est une nouvelle rencontre avec soi-même qui opère. Le mouvement du tourneur, c’est l’émancipation de l’âme. Ce mouvement de tournoiement balaie tout, la seule chose qui reste est le souffle. » -Rana Gorgani