Née en Allemagne, Rana Gorgani a passé son adolescence en France où elle a très vite rejoint différentes troupes de théâtre. A 14 ans, elle voyage pour la première fois en Iran, pays d’origine de ses parents et découvre l’univers mystique soufi grâce au Daf (un tambour accompagnant les chants rituels), ainsi que la danse soufie. Essentiellement pratiquée par des hommes, les derviches tourneurs, celle-ci se distingue par un mouvement rotatif continu entraînant le corps dans un état modifié de conscience. C’est une révélation pour elle. Un retour aux sources. Tout en continuant à se rendre en Iran, où sa soif de spiritualité l’amène à intégrer des confréries soufies, elle poursuit sa scolarité française. Le bac littéraire en poche, elle est reçue au Conservatoire d’art dramatique de Paris, où elle se forme au jeu d’acteur et à la mise en scène. Elle comprend dès cette époque le rôle capital joué par les costumes dans un spectacle.
Rana Gorgani danse, mais aussi crée les costumes et les chorégraphies d’œuvres uniques se Jouant des frontières entre les genres.
En 2017,elle ouvre son art de la transe en travaillant avec des compagnies de danse contemporaine ou de cirque.
Elle dansera sur de la musique électronique, classique, du jazz, etc.
C’est à cette période qu’elle ne monte plus sur scène avec un voile, comme cela se fait en Iran pour rompre avec le côté folklorique.
Forte de conserver sa liberté artistique, elle refuse par ailleurs de devenir maître soufie et quitte les confréries.
En 2018, elle collabore avec le Haïdouti Orkestar, un orchestre turc de musique balkanique, et danse à l’Opéra Garnier pour les soixante-dix ans de Longchamp.
La derviche tourneur voyage beaucoup pour faire rayonner la danse du Samâ. Celle qui reste l’une des rares artistes soufies à se produire en public organise régulièrement des performances et participe à de nombreux festivals. Loin des dogmes et toujours dans cette volonté d’ouverture, elle s’attache dans son enseignement à mettre la lumière sur l’aspect philosophique du soufisme afin de pouvoir toucher le plus grand nombre. Pour transmettre cette pratique, qu’elle définit comme l’expression de la joie d’être en mouvement sur Terre, elle utilise une technique de danse initiatique rigoureuse inspirée des rituels des confréries soufies et mêle à la danse la poésie et le chant. Dans ses ateliers ou retraites, elle invite au voyage intérieur…