L’INA conserve un reportage diffusé le 20 décembre 1967 (10’07, Les coulisses de l’exploit). On y rappelle que chaque année les derviches se réunissent à Konya pour l’anniversaire de Mevlânâ Jalâl ad-Dîn Rûmî et que des semazens sont venus à Paris, invités par l’Association des étudiants turcs et l’American Center du boulevard Raspail. Cette capsule donne un regard précieux sur la réception du samâ en France à la fin des années 1960.
Les derviches tourneurs sont des membres de l’ordre mevlevi (Mawlawiyya), courant soufi né à Konya au XIIIᵉ siècle autour de Rûmî. Leur célébrité en Occident vient de leur prière en rotation – une forme de dhikr (souvenir de Dieu) – observée et décrite par les voyageurs européens, d’où l’appellation « whirling dervishes ».
Le samâ (ou sema) est une cérémonie aux gestes précis. Selon la fiche de l’UNESCO, les semazens tournent sur le pied gauche (axe) et se propulsent avec le pied droit, les yeux ouverts mais défocalisés pour laisser les images se fondre. Le répertoire musical (ayîn) comporte des sections vocales et instrumentales, avec ney, chant, naqqāra (timbales) et cymbales. Historiquement, la formation pouvait durer 1001 jours en mevlevihane.
La semaine de Şeb-i Arûs – la « Nuit de l’Union » commémorant le départ de Rûmî – reste un sommet du calendrier mevlevi à Konya. Elle cristallise l’alliance de la poésie, de la musique et de la danse rituelle, et perpétue un pèlerinage international autour du mausolée de Rûmî. (Activités associées mentionnées par l’UNESCO.)
Le “Mevlevi Sema Ceremony” a été proclamé en 2005 « Chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité », puis inscrit en 2008 sur la Liste représentative de l’UNESCO. Cette reconnaissance souligne la nécessité de préserver la dimension spirituelle originelle du rituel face à sa diffusion touristique.
Pour comprendre comment les derviches ont été présentés au public français dans les années 1960, visionnez la vidéo INA de 1967 (10’07). Elle relie Konya et Paris, entre célébration annuelle de Rûmî et diffusion culturelle du samâ.
Fiche UNESCO « Mevlevi Sema ceremony » : contexte, technique, enjeux de transmission.
Des membres de l’ordre soufi mevlevi, fondé à Konya au XIIIᵉ siècle par les disciples de Rûmî, connus pour la prière en rotation (samâ).
Oui : proclamation en 2005, inscription sur la Liste représentative en 2008.
Axe pied gauche, impulsion pied droit, regard non focalisé ; musique structurée (ayîn) avec ney et percussions.
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Pour une pratique respectueuse de l’éthique mevlevie.
Qu’est-ce que l’Oracle Derviche ?
C’ est une spirale silencieuse. Chaque carte est un pas dans une danse invisible où l’on rejoint le rythme du monde. L’oracle n’est pas figé : il vibre, il respire, il se laisse apprivoiser par la lenteur.
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