Chaque année, autour du 21 décembre, des millions de personnes célèbrent Shab-e Yalda. De quoi s’agit-il exactement ?
Shab-e Yalda est une fête ancestrale persane qui marque le solstice d’hiver, c’est-à-dire la nuit la plus longue de l’année dans l’hémisphère nord. Elle est célébrée en Iran, en Afghanistan, au Tadjikistan et au sein des diasporas persanes à travers le monde. Plus qu’un repère astronomique, Yalda est une célébration symbolique du passage de l’ombre vers la lumière.
Parce qu’elle marque un seuil. Dans les traditions anciennes, on croyait que la nuit la plus longue concentrait les forces de l’obscurité. Traverser Yalda éveillé, entouré de proches, était une manière d’affirmer la confiance dans le retour de la lumière.
À partir de cette nuit, les jours recommencent imperceptiblement à s’allonger. Yalda symbolise donc la renaissance du soleil, mais aussi l’espoir, la continuité de la vie et la victoire du jour sur la nuit.
Le terme Yalda vient du syriaque et signifie « naissance ». Il fait référence à la naissance du soleil, à la renaissance de la lumière après son retrait maximal. Cette étymologie révèle la profondeur spirituelle de la fête, bien au-delà d’une simple célébration saisonnière.
Les familles se rassemblent pour veiller ensemble jusqu’à minuit, parfois jusqu’à l’aube. On partage des fruits symboliques, grenade, pastèque, noix, dont les couleurs rappellent la vie et le soleil. Les bougies sont allumées, les récits transmis, et la poésie occupe une place centrale.
Un rituel très répandu consiste à ouvrir le Divân de Hafez et à lire un poème au hasard, comme une forme de consultation poétique et intérieure.
Parce que la poésie est considérée comme une langue de l’âme. Lors de la nuit la plus longue, les mots deviennent des compagnons. Lire Hafez, c’est inviter une sagesse ancienne à dialoguer avec le présent. La poésie ne donne pas de réponses définitives : elle éclaire, elle accompagne, elle relie.
Oui. Yalda est souvent associée à l’idée de gestation et de matrice. La lumière ne surgit pas brutalement : elle naît lentement, portée par l’obscurité. Dans de nombreuses interprétations symboliques, cette nuit évoque le principe féminin, fertile et invisible, d’où émerge toute transformation.
À une époque marquée par la vitesse et la dispersion, Yalda rappelle l’importance de ralentir, de reconnaître les temps de passage, les périodes de retrait nécessaires à toute renaissance.
Elle invite à ne pas fuir les moments d’ombre, mais à les traverser avec présence, confiance et solidarité.
Parce que son message reste universel : même lorsque la nuit semble interminable, la lumière recommence déjà à croître.
Shab-e Yalda n’est pas un regard tourné vers le passé, mais un geste de transmission, un rappel que l’espoir se loge souvent là où l’on croit ne voir que l’obscurité
03 Janvier 2026
"Ne sois pas la lune emprisonnée dans la nuit. Laisse la lumière de ton âme briller au-delà des ombres." — Jalâl ad-Dîn Rûmî
Rana Gorgani vous accompagne à distance dans un tirage inspiré de la voie derviche : un temps de clarté, d’écoute de soi et d’alignement, soutenu par la poésie soufie et le symbole de la rotation.